top of page

Comment trouver de l’aide et du soutien après l’arrivée de bébé

Dernière mise à jour : 8 août 2022

L’arrivée d’un bébé est un moment joyeux. C’est dans de nombreuses familles un moment attendu, une fête, un moment de grande joie. C’est aussi un énorme bouleversement pour les couples. L’arrivée du bébé provoque de nombreux changements. Chacun doit s’adapter et s’organiser matériellement et psychiquement. Comme le souligne le témoignage de Ségolène :

« J’aurai aimé que l’on me dise, que les premiers mois après la naissance de Martin allaient être une longue traversée »

Et Ségolène n’est pas seule dans ce cas, bien au contraire quelques chiffres nous permettent de voir que ce phénomène touche de nombreux parents. Mais comment expliquer ces difficultés ? Existe-t-il des recommandations et des astuces pour trouver de l’aide et du soutien ?

Quelques chiffres

Avez-vous remarqué ? Les publicités, les films nous montrent souvent des parents épanouis, sereins, sportifs et dynamiques. Les images que nous avons de la maternité et de la parentalité sont des images de bonheur, de douceur et de joie. Pourtant plus d’un parent sur deux trouve qu’il est difficile d’être parents. Et les dépressions du post-partum touchent 7 à 19% des jeunes mamans dans les semaines qui suivent l’accouchement. Enfin une grande majorité des femmes se disent fatiguées et manquer de sommeil.

Les chiffres de l’allaitement confirment aussi la présence de difficultés : en effet, 80% des futures mères souhaitent allaiter mais seulement 69% allaitent en sortant de la maternité, 39% à 3 mois et 25% à 6 mois. 50% des femmes qui allaitent rencontrent des difficultés et ne conduisent pas le projet d’allaitement dont elles avaient rêvé. Ainsi ces chiffres confirment le sentiment de Ségolène, accueillir un enfant n’est pas un long fleuve tranquille, l’arrivée d’un bébé dans un couple représente un bouleversement qui n’est pas toujours simple à gérer. Et si vous aussi vous avez ce sentiment sachez que vous n’êtes pas seule, sachez que de nombreux parents traversent les mêmes difficultés, les mêmes questionnements, les mêmes doutes. Eux aussi connaissent la fatigue voire pour certains ce que l’on appelle l’épuisement ou burn-out parental.


Comment expliquer ces difficultés


Être parents cela devrait être naturel

Depuis la nuit des temps les parents se sont occupés de leur bébé, certains parlent d’instinct maternel. De nombreuses études montrent aujourd’hui que le bébé a des réflexes archaïques qui lui permettent de survivre. Il sait téter, il sait provoquer l’attachement et l’amour pour être nourri, réchauffé, protégé. De même les femmes portent en elles des réflexes : pour nourrir, porter et protéger leur bébé. Les pères eux aussi possèdent cet instinct. Mais pour que les parents puissent vivre cette parentalité il leur faut un environnement leur permettant de se faire confiance, de ne pas subir d’injonctions paradoxales, d’avoir du temps pour vivre et expérimenter.


Il faut tout un village pour élever un enfant


J’aime beaucoup ce proverbe africain, il ne nie absolument pas les compétences des parents bien au contraire, il met en valeur cette notion d’environnement protecteur et serein autour des couples pour les soutenir et les accompagner dans la découverte de la parentalité. Il n’est pas question ici de faire à leur place, de s’occuper du bébé pour eux mais de les soutenir.


Une perte de repères liée à nos modes de vie occidentaux

Il est plus facile de se faire confiance, d’écouter son instinct lorsque l’on a des repères. Ces points de connaissances sont souvent inconscients. Ils sont engrammés par l’expérience, le vécu. Ainsi, les jeunes femmes qui ont de nombreux bébés dans leur entourage, qui ont vu des bébés téter réussissent mieux leur allaitement. Ces connaissances par l’exemple et le vécu ne sont pas facilitées par notre mode de vie occidental, l’éloignement, les familles nucléaires et réduites à un ou deux enfants font que peu de couples ont eu l’occasion avant la naissance de voir vraiment ce qu’est un bébé. Il faut vivre au quotidien avec un bébé pour réaliser à quel point celui-ci a besoin de téter souvent, d’être porté, bercer. Il faut voir des mères conduire leur allaitement pour engrammer ce que sont les signes de faim, d’une tétée efficace ou encore une bonne position. Combien de jeunes parents aujourd’hui ont-ils ces opportunités ? Vous même combien de bébés avez-vous vu plus que quelques minutes avant la naissance de votre enfant.


Une discordance entre parentalité projetée et parentalité réelle


Ainsi, les connaissances sur ce qu’est un bébé, comment s’en occuper, quels sont ses besoins, quels sont ses comportements normaux pour les pleurs, le sommeil ou l’alimentation sont issues des souvenirs de l’enfance et des images véhiculées par les médias et le discours ambiant. Et il y a souvent d’importantes discordances. Prenons l’exemple des nuits, à peine sorties de la maternité, les jeunes mamans entendent cette question : « Est-ce qu’il fait ses nuits. » Cette petite question anodine a un impact terrible, elle semble sous-entendre que tout bébé normal, avec des bons parents… fait ses nuits rapidement. Or c’est faux, ce n’est pas physiologique, le sommeil des bébés a certaines particularités et, physiologiquement, ils ne font pas leurs nuits avant 18 mois en moyenne. Ainsi, les parents sont induits en erreur sur les besoins réels et le comportement de leur bébé. Ils se questionnent, ont des doutes, pensent qu’ils ne savent pas faire, qu’il y a un problème avec leur bébé… Ils se demandent s’ils sont de bons parents et perdent confiance en eux … Cela vous est peut- être arrivé à vous aussi.


Les recommandations de la commission des 1000 jours

La commission des 1000 jours qu’est-ce que c’est ?


Lancée par le président de la République, Emmanuel Macron en septembre 2019, cette commission présidée par Boris Cyrulnik regroupe des experts de différentes spécialités (neuropsychiatres, spécialistes de l’éducation et de l’éveil, cliniciens , spécialistes de la grossesse et du jeune enfant, acteurs de terrain et associations de parents.) Ils ont fait le point sur les dernières connaissances scientifiques et auditionné de nombreux experts. La période des 1000 jours allant de la conception aux 2 ans de l’enfant est une période clé.

« Il s’agit d’une période sensible pour le développement et la sécurisation de l’enfant, qui contient les prémices de la santé et du bien-être1 de l’individu tout au long de la vie. »

Agir sur cette période favorise le développement harmonieux, l’éveil et l’épanouissement dans les meilleures conditions pour les enfants et leurs parents.


Que dit le rapport

Ainsi, dès son introduction le rapport définit ce qu’est la parentalité et souligne son nécessaire soutien :

« Si le processus de la parentalité et la possibilité de nouer un lien d’attachement avec son bébé découlent d’une ressource universelle, ils nécessitent d’être davantage soutenus socialement. La parentalité comprend des dimensions à la fois formelles et informelles qui sont toujours ancrées dans un contexte culturel »

Et il rappelle aussi que de nombreuses études montrent que cette période faite de «bouleversements et de potentialités, peut être l’objet de tensions, d’angoisses, de stress pouvant entrainer des états psychiques allant de troubles de l’humeur mineurs à des états de détresse. Les témoignages de parents évoquent souvent comment le bonheur et l’impatience d’être parents s’accompagnent aussi d’inquiétudes, de doutes d’interrogations face à l’inconnu »


Que recommande la commission ?


Ainsi, la commission propose de créer des accompagnements personnalisés pour les parents, avec la mise en place de parcours éclairés, sécurisés, favorisant l’écoute et permettant de limiter ou de rompre l’isolement pour prévenir l’épuisement parental.

Un parcours éclairé, c’est mettre l’accent sur l’information. Et notamment la possibilité pour les parents de participer à des séances de préparation à la naissance et à la parentalité et de disposer d’espaces de dialogues et d’informations fiables et accessibles.

Un parcours sécurisé favorisant l’écoute, c’est pouvoir bénéficier d’un accompagnement proche et régulier avec un professionnel référent, pouvoir bénéficier de visites à domicile.

Limiter ou rompre l’isolement pour prévenir l’épuisement parental, c’est pouvoir intégrer des groupes de proximité qui favorisent le partage d’expérience, le sentiment de compétence et de confiance.

Mais connaissez- vous ces groupes de proximité ? Avez - vous déjà eu la chance de participer à l’un d’eux ? Savez - vous comment les trouver et vous inscrire dans cette démarche ?


Comment se passe un atelier de partage ou groupe de parents

Vous n’avez pas forcément besoin d’intégrer un groupe institutionnalisé. Il est possible que vous ayez dans votre entourage d’autres jeunes parents qui partagent votre vision de la parentalité et de l’éducation sur lesquels vous pourrez vous appuyer. L’avantage des groupes de partage, c’est qu’ils sont animés par un professionnel ou un parent formé à la fois à l’écoute et à l’animation mais aussi sur les différents thèmes abordés.

Ces thèmes sont nombreux et très divers, comme l’allaitement, l’environnement des bébés avec les perturbateurs endocriniens et la pollution, les pleurs, le sommeil, les écrans, le jeu, la musique, la parentalité positive ou encore la diversification.

Les groupes de partage permettent à chacun d’acquérir de nouvelles connaissances, des repères, d’exprimer ses doutes et ses questions, de découvrir que d’autres parents vivent la même chose et d’échanger des astuces…

Comment s’inscrire à de tels groupes ? La commission des 1000 jours propose la création de maisons des 1000 jours. retrouvez toutes les maisons des 1000 premiers jours sur l'application du même nom. Vous pouvez aussi vous adresser à des maisons de quartier, des maternités, la CAF de votre région ou les PMI. Les associations de parents et de soutien à l’allaitement et à la parentalité proposent elles aussi ce type de réunions.

Ces réunions jusqu‘à présent étaient en présentiel, aujourd’hui avec la pandémie elles se sont développées en virtuel.

Enfin, de plus en plus d'infirmières puéricultrice s'installent en ville. Elle peuvent vous proposer des accompagnements spécifiques et individualisé ou en groupe. Ces professionnelles de l'enfance et de la parentalité sont particulièrement formées pour répondre à vos questions, vous soutenir et vous accompagner. Ce sont des infirmières qui ont réalisé une année de spécialisation centrée sur l'enfant et ses besoins ainsi que sur la parentalité. Leur diplôme leur permet d'exercer dans les services de néonatologie et de pédiatrie, d'être directrice de crèche ou puéricultrice de PMI...

Elles s'installent maintenant aussi en ville ou elle travaillent en réseau avec de nombreux professionnels de santé comme les pédiatres, les médecins généralistes ou les sages-femmes. Si vous avez la chance d'avoir l'une de ces professionnelles proche de chez vous. Poussez sa porte ! Avec elle vous trouverez des réponses à bon nombre de vos questions sur le sommeil, les pleurs, les coliques, l'allaitement, la reprise du travail, les moyens de garde, mais aussi le développement de l'enfant, les cauchemars, l'acquisition de la maitrise des sphincters, l'éveil, le langage la prévention...


Et vous, qu’en pensez-vous ? Que vivez-vous ?


Devenir parents est naturel et représente une grande joie. S’occuper d’un bébé, lui donner le meilleur de soi, veillez sur lui, lui offrir l’environnement qui lui permettra de grandir et de se développer en toute harmonie n’est pas toujours simple. Si vous aussi vous vous sentez seuls, parfois perdus vous pouvez trouver avec les groupes de partage, ces groupes de parents animés avec bienveillance des ressources pour votre bébé, pour vous et votre vie de couple. Vous avez tenté l’expérience racontez moi je suis impatiente de lire vos témoignages.



bottom of page